Risques et résilience. Comment habiter Basse-Pointe dans le futur ?
- pocabassepointe
- 1 sept. 2024
- 3 min de lecture
La permanence architecturale à Basse-Pointe s’interroge sur la manière d’habiter la commune face aux nombreux enjeux qu’elle rencontre. L’urgence imminente du recul du trait de côte interroge le devenir des quartiers sur les falaises. A cela s’ajoute le changement climatique qui va accentuer les risques naturels et rendre plus extrêmes les saisons sèches et humides en entraînant des sécheresses, des inondations, le bouleversement des cultures et de la biodiversité etc. La commune de Basse-Pointe connaît aussi une forte diminution, un vieillissement et un appauvrissement de sa population.
D’un côté, de nombreux logements sont vacants dans le centre-bourg. De l’autre, les logements construits actuellement ne correspondent pas aux attentes et aux modes de vie des habitants.
Pour se saisir de ces questions complexes et imbriquées, nous avons choisi de développer trois axes de travail. Ici, le dernier s’intéresse aux risques et à la résilience. Afin d'aborder ces thématiques nous avons organisé deux actions dans la commune.
20 août 2024. Jouons le bourg !
Au cours d'un jeu de piste en immersion dans les rues du Fond du Bourg de Basse-Pointe, les participants ont été plongés dans un futur où le pétrole se fait de plus en plus rare. Ils sont partis à la recherche de huit balises thématiques réparties dans le bourg, où ils ont du prendre des décisions sur la manière d'habiter le bourg en 2050. Avec quels matériaux rénover sa maison et avec quel type de chantier ? Comment produire de l'énergie ? Se déplacer ? Et se nourrir ? Comment aménager le quartier ? Et s'adapter aux risques naturels de plus en plus intenses ?
Ensuite, chacun a été invité à dessiner le scénario qu'il avait mis au point et à expliquer ses choix.
Les participants ont apprécié se prendre au jeu tout en (re)visitant les rues du bourg de Basse-Pointe. Petits et grands se sont questionnés et ont exprimé leur point de vue sur le devenir de la commune. Chacun a été amené à se positionner sur les questions d'énergie, de matériaux de construction ou de climat.
Les questions abordées à travers ce jeu ne sont pas spécifiques au bourg de Basse-Pointe, et il pourrait facilement être adapté à d'autres quartiers de la commune ou d'autres villes de Martinique !
20 août 2050.
Architecte fraîchement diplômé, vous êtes de retour au pays. Vous décidez de rénover la petite case qui appartenait à votre grand-mère et qui n’a pas été habitée depuis des années. Il y a beaucoup de travaux à faire, ce qui vous laisse une grande liberté d’imagination !
Mais cette année 2050 est troublée par une crise énergétique majeure. Les prix du pétrole ont flambé, et cela fait plusieurs semaines qu’aucun navire d’approvisionnement n’a atteint la Martinique. Les rares stocks de pétrole qui arrivent sont réservés à l’armée et aux hôpitaux. Les énergies renouvelables, bien qu’elles se soient beaucoup développées ces dernières années, ne suffisent pas et il y a des coupures d’électricité constamment. Toutes l’activité économique et les habitudes sont mises à mal.
De plus, le changement climatique renforce les pics de chaleur et les évènements climatiques intenses : fortes pluies, tempêtes en cette saison cyclonique. Les maisons ne sont pas toujours adaptées et il fait très chaud, d’autant que les climatisations ne fonctionnent plus que par intermittence, quand il y a du courant. Le niveau de la mer a monté, et le Fond du Bourg est de plus en plus sujet à la houle qui dépasse l’enrochement.
Malgré ces conditions nouvelles et difficiles, acceptez-vous de relever le défi de la rénovation de cette maison ?
21 août 2024. Causerie sur les risques naturels
Pour cette action nous avons reçu Tom Nebel du BRGM de Martinique. Nous avons visité le bourg et le port où les habitants de Basse-Pointe ont témoigné de l'évolution du littoral. Il y a quelques dizaines d'années, une large plage de galets et une petite falaise séparaient le bourg de l'océan. Depuis, un enrochement a été construit afin de limiter l'avancée de la mer sur les maisons.
Les participants ont évoqué leurs souvenirs des cyclones passés par la Martinique : Edith (1963), Dean (2007), Irma (2017) ou encore Maria (2017) tandis que Tom Nebel avait apporté de la documentation sur les effets de Dean sur le port de Basse-Pointe.
Et ensuite ? Les Journées Européennes du Patrimoine à Basse-Pointe !
La fin de la permanence approche. Nous préparons les Journées Européennes du Patrimoine à Basse-Pointe. Celles-ci seront l'occasion de clôturer la permanence architecturale de l'atelier de reflexion SURF par la mise en avant du patrimoine vivant et populaire de la commune de Basse-Pointe. Plus d'informations dans les jours à venir...
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